Sur le premier tome, vous voyez une écriture sur la première page de couverture.
« Il faut bien qu’un jour le fils aimé quitte la maison. Ta mère et moi serons toujours fiers de toi Céleste. Quel que soit le chemin que tu entreprends. N’abandonne jamais.
Papa et Maman»
« Bon. . . par où commencer. Je suis Céleste Neves. Céleste Rosance Neves de mon nom complet. Ce nom je le tiens d’une lettre qui m’accompagnait quelques jours après ma naissance. En effet je fus trouvé encore nourrisson à l’aube de la nouvelle année devant une église à Hugel avec un mot a coté de moi où il était écrit : « Ce nouveau né s’appelle Rosance ». Du moins c’est ce que l’on m’a toujours raconté. « Céleste » mon prénom viendrait du fait que mes parents ne pouvaient pas avoir d’enfant et que donc je suis quelque part un cadeau que l’on leur a apporté.
J’ai actuellement 12 ans et je suis né le premier jour de l’année. Mes parents sont tous les deux marchants. Mon père est forgeron et ma mère alchimiste. J’ai eu une enfance des plus simples, on ne peut pas dire que je manquais de quelque chose dans ma vie. J’ai une famille honnête et modeste et ça me suffit amplement. Je ne ressens même pas d’inquiétude quand au fait que j’aie été adopté. Je le vis très bien sans me demander parfois d’où je viens. J’ai une famille et des parents. C’est tout et je crois que ce serait se prendre la tête d’en vouloir en savoir plus.
J’ai décidé de commencer ce journal aujourd’hui, pourquoi aujourd’hui ? Car c’est le grand jour du départ de MON aventure ! Je compte faire le tour du monde ! J’ai attendu si longuement ce jour ! Mais là comme le disent toujours mes parents « Dès ton douzième anniversaire au printemps tu partiras voir le monde » et c’est ce que j’ai fait évidemment ! Tout heureux !
J’ai même trouvé un groupe dès le premier jour. Nous sommes cinq novices qui venons de partir à l’aventure le même jour, en plus ils ont l’air sympathique. Nous sommes deux garçons et trois filles. L’autre garçon est le plus vieux et le meneur du groupe, il à bientôt 16 ans et il sera prêt pour devenir un bretteur. Les autres ont à peu près le même âge. Ils m’ont trouvé ce matin alors que je quittais la ville, j’allais vers les hautes herbes et Shinai, le meneur du groupe. M’a arrêté pour me dire de faire attention car des monstres sauvages étaient cachés dedans, et il m’a demandé de le suivre et m’a présenté à quelques mètres plus loin son groupe et m’on proposé de les rejoindre si j’étais en quête d’aventures et de franche camaraderie, n’ayant aucun but premier et vivant dans un petit village sans histoires c’est vrai que je n’avais nulle part où aller. C’était donc un plaisir de rejoindre ce groupe. C’est vrai que c’est quand même plus agréable de voyager à plusieurs, il y a encore des gens sympas dans le monde.
Pour notre premier soir ensemble on a fait un bivouac ensemble dans une clairière de foret ! Et on se raconte des histoires autour du feu. On a commencé d’abord par ma présentation, puis chacun des membres du groupe s’est présenté. Ils sont très aimables avec moi. Comme c’est passionnant ! C’est ça l’aventure que j’attendais !
Il est temps de clore cette première page du journal, mais mon enthousiasme ne s’arrête pas là pour autant ! »
Les pages suivantes décrivent les journées type de Céleste : Marcher, Voyager, Combattre, S’entrainer et s’amuser. Vous vous arrêtez néanmoins sur une page avec une corne sur le coté.« Cela fait un an maintenant que j’ai quitté la maison. Je me demande comment va ma famille… Est-ce que Mère et Père s’occupent bien de la boutique ? Je ne le sais point. Je leur envoie une lettre chaque semaine, leur racontant mes aventures, comment je progresse et notre prochaine destination. Mais eux, ne peuvent me joindre vu que je change souvent d’endroit. Nous sommes des vagabonds pour ainsi dire ! Cette vie ne me déplaît pas tant que ça.
J’ai beaucoup appris durant ces derniers temps. Chaque membre du groupe a une spécialité et a évolué. Je suis le seul qui stagne encore au rang de novice. En même temps je n’ai pas l’âge requis. Ce qui ne m’empêche pas de réfléchir à mon futur statut au sein du groupe. Vous me direz c’est un peu particulier car je sers à tout dans le groupe. Je suis l’homme à tout faire. Ma spécialité est de n’avoir aucune spécialité. Bien que j’aie un don pour la magie et l’épée et les soins je ne me suis jamais décidé. Peut être que je suis destiné à être polyvalent, mes parents ont toujours voulu que je sois un marchant comme eux car c’est un bon moyen de gagner sa vie honnêtement et sans regrets selon eux. Je veux bien les croire mais il y a tellement de possibilités que je ne sais que choisir. Enfin j’ai du temps donc je suis tranquille pour l’instant. En attendant en tant que junior du groupe et aimé de celui-ci, je fais de mon mieux pour être le plus utile possible.
Je ne sais pas pourquoi mais Erya, la magicienne de mon groupe est de plus en plus proche de Shinai. Toujours aux « petits soins » avec lui comme dirait ma mère. Je suppose que c’est normal, des relations finissent par s’émanciper avec des voyages comme ceux-là. Même moi je commence à voir ce groupe comme ma famille. Elle ne remplacera jamais celle que j’ai mais se sentir entouré de gens aimés…ça fait du bien parfois.
Demain nous partirons vers la capitale. Nous devons acheter de l’équipement pour un peu tout le monde mais surtout pour fêter le passage de Novice à Acolyte de Aer, celle qui fait toujours de son mieux pour nous, un peu la « maman » du groupe. C’est elle que je préfère le plus parmi tous. Elle est vraiment adorable. Elle reste très en retrait et ne parle pas beaucoup. Mais cela ne me dérange pas du tout ! La dernière fille de mon groupe est une personne qui fait partie de ce que l’on appelle les voleurs. Personne dans le groupe ne lui a jamais demandé sa provenance ou ce comment elle en est arrivée là. De toute façon elle se contente de faire ce que l’on lui dit car elle n’a nulle part ou aller. Elle se fait appeler Shadow. Peu loquace vous me direz mais bon si ça lui plait de vivre ainsi je ne vais pas l’en empêcher.
Je crois avoir bien présenté les membres de l’équipe actuelle. Comme je l’ai déjà écrit ils sont super sympathiques et je les adore !
J’en suis arrivé à la moitié de ce journal. Ecrire tous les jours est amusant mais si cela continue il faudra que je pense à acheter un nouveau cahier. Manquer un jour serait frustrant !
J’ai vraiment hâte de continuer mon aventure, chaque jour est une belle histoire. On a parfois des moments de tristesse mais on les surmonte ensemble !
Je pense que je vais dormir. Je suis un peu fatigué et on a affronté plus de monstres que prévu. Cela est dur parfois ! Il faut encore que je m’entraine sinon un jour je risque de mettre mon équipe en danger à force de me sauver.
Je dois faire preuve de détermination et de vaillance ! »
Sept années d’aventures et sept journaux plus tard….
Je suis Céleste Rosance Neves ! J’ai 20 ans et aujourd’hui la guilde et moi-même faisons une grande fête en mon honneur ! Je viens enfin d’atteindre un moment important de ma carrière. A savoir un aventurier polyvalent habilité à toutes les tâches. J’aurais du le savoir dès le début, que le Novice était une profession qui m’était destinée !
Tout le monde est fier de moi ! Cela me fait tellement plaisir. Je suis aux anges ! Papa et Maman seraient fiers de moi si ils étaient encore là ! Ils doivent l’être là-haut !
J’ai vécu vraiment un tas de choses extraordinaires durant mon périple. C’est en quelque sorte un nouveau commencement que je vis là. On était 5 au départ et nous avons crée une guilde que nous nommons la « Rosace » de manière symbolique car j’étais le junior du groupe, je le suis toujours d’ailleurs. Cela ne me déplait pas. Je m’y suis habitué.
En fait si j’ai choisi ce chemin c’est pour représenter l’art de chacun des membres de mon équipe. Je joue un peu tous les arts, parfois l’épée parfois la magie parfois l’arc parfois la ruse. Bref j’ai poussé et je continue de pousser ma polyvalence à son paroxysme. Tout ce que j’apprends c’est chacun qui me l’apprend. Une fois Shinai à même plaisanté en disant que j’étais l’héritage de la Rosace. Tout ce que je fais maintenant c’est à eux que je le dois. Je ne les remercierai jamais assez pour tout ce qu’ils ont fait pour moi.
Demain nous partirons en bateau pour fêter les noces de Shinai et de Erya. Ils se sont enfin mariés ces deux là. Ce n’était pas trop tôt. Mais quand même…c’est tellement cool de se marier. Enfin je veux dire, on doit être super heureux non ? Je ne sais pas trop mais en tout cas ça fait envie. Faudrait déjà que je me déclare à Aer pour commencer ! Bref, je ne dois pas avoir de telles pensées, pour l’instant je m’amuse beaucoup et c’est ce qui compte ! Allez je finis d’écrire cette journée puis je pars sur le bateau ! La ou commence la fête de mariage !
C’est parti !!
Les pages suivantes semblent trempées et inutilisables. Vous ne retrouvez des écrits vers la fin du journal.« Comment j’en suis arrivé là ? Je ne sais pas. J’ai tout perdu en tout cas. Par tout, j’entends mes souvenirs. La dernière chose dont je me souviens c’était que une tempête affreusement énorme et une tornade à détruire des maisons et je suis tombé à l’eau. Je me suis réveillé sur une grosse planche de bois flottant au milieu de l’océan a moitié mort et blessé de partout.
A peine je m’étais réveillé qu’un bateau passa pas loin de moi et me remarqua. Ils me récupérèrent et je ne sais pas si c’était une marque de chance ou non. Car j’étais tombé sur un bateau pirate uniquement constitué de femmes…monstres.
A peine monté sur le pont elles ont toutes pointé des armes sur moi et m’ont demandé qui j’étais, je n’ai pas su leur répondre et elles se sont toutes moquées de moi. Puis la Capitaine est arrivée. Elle m’a regardé de haut en bas et a remarqué quelque chose dans ma sac. Elle fouilla alors et trouva mon journal, enfin mes journaux car il y en avait plusieurs. Et c’est ainsi que je récupéra mon appellation, à savoir Céleste Rosance Neves . Mais ça n’avait plus d’importance car sur ce bateau j’étais appelé « Humain » et, trop faible face au nombre pour me défendre et surtout sans savoir ou j’étais, je fus capturé et enrôlé de force pour l’esclavage sur ce navire.
Les premières semaines étaient les plus dures, j’étais frappé, maltraité et humilié. J’étais un esclave et je travaillais sans cesse. Le pire dans tout ça c’était que je ne me souvenais de rien d’avant mon naufrage, que mes souvenirs étaient dans ces journaux détenus par le Capitaine. Comment je le savais ? Car au bout de deux mois de navigation on a ordonné d’arrêter de me frapper et que le Capitaine a commencé à me laisser me faire torturer. Par torture j’entends la torture douce, et j’étais abusé par toutes les membres de l’équipage tous les jours. Je devais les satisfaire tous les jours, je faisais toujours les tâches ménagères et la cuisine et d’autres travaux sur le navire mais les tortures c’était le soir. J’avais jamais du temps pour moi. Toujours dans l’effort. Et ce n’est qu’au bout de deux autres mois que le Capitaine m’a ordonné dans ses appartements. Elle m’y attendait avec impatience et elle était équipée d’un fouet et plusieurs accessoires que je ne préfère pas décrire. Et la j’ai eu la torture dure qui faisait encore plus mal qu’avant. Mon corps subissait des dommages et on me soignait quand le Capitaine en avait fini avec moi et me jetait hors de ses appartements. Le jour l’équipage s’amusait de moi et le soir c’était le Capitaine en privé. C’était devenu mon quotidien et comme je ne connaissais rien d’autre, je ne pouvais pas m’en plaindre. Je finissais même par aimer petit à petit mon sort. Et le reste de l’équipage, avec le temps commençait par m’apprécier quand même et c’est ainsi que je devins un membre a part entière de l’équipage. Et j’ai même abordé plusieurs navires et c’est la que j’ai découvert que j’avais plein de pouvoirs ! En fait avant je devais vraiment être fort avant hahaha! Bon la vie était toujours difficile et les tortures ne s’arrêtaient pas pour autant.
Pour en revenir aux journaux j’ai pu les relire a l’anniversaire de mon naufrage lorsque le Capitaine me les fit lire dans un de ses rares moments de bonté. Et franchement, redécouvrir son ancienne vie ce n’est pas une expérience amusante. Tu te dis que avant tu avais une famille et des amis et que du jour au lendemain tu perds tout. Comme si ça n’avait jamais existé. Je relus plusieurs fois mon histoire et je me rendis compte que quelque part mes anciens amis m’attendaient surement. C’est lorsque j’énonça cette idée que je vis le Capitaine entrer dans une colère folle. Elle m’attacha à un mur et me molesta durant trois jours. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait fait ça. Après trois jours de souffrance (j’avais quand même un peu à manger) elle me soigna elle-même (elle avait donc des pouvoirs ?) puis me détacha et me posa sur son lit et fit quelque chose d’aussi impensable qu’improbable, elle déposé délicatement ses lèvres contre les miennes et commença à se déshabiller et…le reste semble logique, je ne compte pas l’écrire, d’une parce que ça n’a aucun intérêt, de deux car je n’ai presque plus de place. Par contre elle a fait ce que personne d’autre sur l’équipage n’a pu me faire, elle m’a avoué son amour pour moi, c’était la première et la dernière fois qu’elle se dit cela ainsi devant moi. Cela me faisait assez étrange pour ainsi dire, voir quelqu’un qui vous fait mal puis après vous dit de douces paroles.
Il faut de tout pour faire un monde me direz vous. Et je me suis enfui quand même…
J’ai passé deux ans en mer. A voyager sur quelques iles parfois pour la nourriture, sinon on prenait ce qu’il y avait sur les bateaux que l’on attaquait. Et quand on n’attaquait pas les bateaux je servais d’esclave sexuel a ces mesdames la journée et le soir j’étais réservé exclusivement pour le Capitaine, mes journées se ressemblaient un peu. Peut être que pour l’équipage j’étais un peu quelqu’un à qui on pouvait décharger le mal qu’elles avaient en elle, je ne connais pas leur passé, donc je ne peux rien affirmer mais au plus profond d’elles je ressentais de la souffrance. C’est pour ça que j’étais si compatissant avec tout le monde sur le bateau. Mais à force de voir la mer, la mer et la mer. Toujours un bleu infini, j’avais peut-être au fond de moi envie d’un peu de terre ferme, ou du moins changer mon quotidien.
C’est pourquoi lorsque, depuis longtemps. Notre bateau fit escale à une ville magnifique pour se ravitailler, j’en profita pour m’enfuir. Par chance sur le pont il y avait un sac et à coté une arbalète avec plusieurs carreaux. Ils étaient posés ensemble et je n’avais pas encore remarqué que c’était assez inhabituel de me laisser seul ainsi et que le sac avait une place suspecte.
Je sauta quand même jusqu’à la terre ferme. Ce n’est que lorsque que je posa le pied à terre que tout le monde sortit de sa planque…mais elles avaient toutes l’air contentes. Elles me regardaient en souriant. Puis le capitaine vint à moi et m’afficha un sourire à son tour. C’est là que je compris que...C’était le moment pour moi de tracer mon propre chemin.
Puis le Capitaine vint à moi, et pour la première fois elle m’appela par mon nom complet et me tendit son arme. Une épée des plus splendides, quand je pris l’épée en question elle attrapa mes mains et m’avoua que ça faisait longtemps qu’elle y réfléchissait elle et son équipage quand à mon départ. Je ne savais quoi dire. Puis elle posa ses mains sur mes épaules et me souhaita bon voyage. Puis elle renferma ses coudes et ma plaqua contre elle et me en versant une larme me dit que je pouvais revenir quand je voulais dans leur équipage et que j’avais juste à contacter une liste de personnes qu’elle m’avait écrite et laissée dans mon sac. Suite à quoi elle partit sur le bateau et, chacune leur tour, les filles de l’équipage montèrent une à une sur le bateau.
Ainsi la Vagabonde s’en alla à son tour. Je leur ai fait des signes et j’ai pas arrêté de leur dire que c’était super d’avoir vécu avec elles. Que j’avais passé d’excellents moments en leur présence. Au fond de moi je ne pouvais pas leur avouer que je mourrais d’envie de partir voir de par moi-même le monde car…c’était devenu ma famille avec le temps.
Peu après qu’elles soient parties, je ne pus manquer de lâcher quelques larmes et j’ouvris vite fait mon sac pour savoir comment les recontacter. Et c’est avec surprise que je découvris tout un tas de lettres, de l’équipage, et du Capitaine, ainsi que mes journaux ! ( C’est pour ça que j’écris sur les dernières pages d'ailleurs. ) Mais je crois que c'est le plus beau cadeau que l'on aie pu me faire ! Je n'ai jamais vraiment pu les remercier de m'avoir sauvé la vie. J'en oublie parfois ce que j'ai vécu au début.
C’est pourquoi je maintiens, comme avant que je perde mes souvenirs, qu’une famille, ça se crée avec le temps. Mes souvenirs perdus n’ont plus d’importance car désormais, je dois aller de l’avant. Je conclus donc ce journal sur une note positive en ajoutant que si le monde est si grand, c’est pour qu’il soit exploré. Nous devons partir à l’aventure un jour ou l’autre pour se faire notre propre idée du monde et ensuite agir en conséquence. Un moment on doit sortir du cocon familial pour aller Vivre.
Encore, et pour toujours. »
Sur le verso de la dernière page. Vous pouvez voir d’écrit :
« Va, vis, deviens, et reviens vite nous voir. Nous t’attendrons toujours.
Lyna Nym
Capitaine Corsaire de la Vagabonde »